Alors que les cabines de bronzage ferment les unes après les autres, les dangers des UV sont enfin reconnus. Comme nous combattons mieux un ennemi que nous connaissons, laissez-nous vous expliquer ce que sont les rayons ultraviolets et comment connaître la différence entre les 2 grandes familles d'UV : les UV-A et les UV-B.
Le spectre électromagnétique regroupe l'ensemble des rayonnements électromagnétiques. On les classe par fréquence, longueur d'onde, énergie et température. De la plus basse fréquence à la plus haute, les principaux domaines sont : les ondes radio, les micro-ondes et radars, les infrarouges, la lumière visible, les ultraviolets, les rayons x, les rayons y et les rayons y cosmiques. En gras, ressortent les rayonnements appartenant au spectre du rayonnement solaire. Le spectre du rayonnement solaire est divisé en 3 catégories :
Le spectre visible représente à peu près la moitié du rayonnement solaire. Il s'agit de la lumière blanche, celle que l'on voit. si on la décompose, dans un prisme transparent par exemple, elle fait apparaître un dégradé de couleurs (celui des arcs-en-ciel). Des plus énergétiques aux moins énergétiques, l'ordre des champs chromatiques est le suivant : violet, bleu, vert, jaune, orange et rouge.
De part et d'autre du spectre visible, le rayonnement solaire émet des rayonnements invisibles pour l’œil humain. En deçà du rouge, c'est le rayonnement infrarouge qui est émis. Pour faire simple, il est généralement associé à la chaleur et est utilisé pour mesurer le rayonnement thermique. C'est le cas, par exemple, du matériel optique sophistiqué utilisé par l'armée pour la vision nocturne. Le rayonnement infrarouge représente approximativement l'autre moitié du rayonnement solaire.
Il reste environ 5% des émissions d'énergie solaire dont nous n'avons pas encore parlé : il s'agit du rayonnement ultraviolet. Cette fois, nous partons à l'autre bout du spectre visible, soit au-delà du violet. Invisibles à l’œil nu, les ultraviolets ne sont pas pour autant sans effets sur les écosystèmes et sur la santé.
Les rayons ultraviolets, ou plus communément appelés UV sont classés en 3 catégories selon leur longueur d'onde.
Les UV-C possèdent la longueur d'onde la plus courte. Très énergiques, ils sont heureusement absorbés par la couche d'ozone. C'est la raison pour laquelle nous les mettrons de côté dans cet article.
Les UV-B possèdent une longueur d'onde moyenne. Ils traversent l'atmosphère mais y sont partiellement filtrés.
Les UV-A possèdent une longueur d'onde plus longue et représentent 95% des UV atteignant la surface de la Terre. Ils pénètrent dans les couches profondes de la peau.
Les UV sont absorbés et diffusés par les molécules de gaz présentes dans l’atmosphère. Ils sont également réfléchis par le sol. La réflexion est différente selon le type de sol. C'est la neige qui possède le plus important pouvoir de réflexion avec 85% d'UV réfléchis contre 5% par exemple, pour l'eau.
À tort associés à la chaleur, les UV ne sont pas responsables de l'élévation de la température. Comme nous l'évoquions plus haut, c'est aux infrarouges que nous devons la sensation de chaleur.
Comme beaucoup d'éléments naturels, les UV n'échappent pas à la règle du « ni bon, ni mauvais ». Les UV participent à l'équilibre des écosystèmes et influencent la vie bactérienne, surtout dans le milieu aquatique.
Chez les animaux, Homme y compris, les UV-B permettent la synthèse de la vitamine D. Par extension, la vitamine D favorisant l'absorption du calcium, les UV-B jouent donc un rôle essentiel pour la santé des os. On reconnaît aussi aux UV-B des bénéfices dans le traitement du rachitisme et de certaines maladies de la peau comme le psoriasis et l'eczéma.
UV-A et UV-B permettent le bronzage de la peau. Dans la culture occidentale moderne, le bronzage (modéré) est souvent associé à un signe extérieur de bonne santé, souligné par l'expression « avoir bonne mine ». Bien entendu, il s'agit d'une notion esthétique subjective propre à un modèle de société et à un effet de mode. Il suffit, pour s'en convaincre, d'observer les peuples asiatiques qui fuient les rayons du soleil et entretiennent la pâleur de leur teint... ils ne se portent pas plus mal !
En pénétrant les couches profondes de la peau, les UVA activent la mélanine déjà présente. Ce phénomène provoque un bronzage immédiat mais peu durable. Les UVA modifient l'activité des protéines et endommagent alors les fibres de collagène ainsi que l'élastine. S'attaquant aux structures essentielles de la peau, les UVA favorisent l'apparition des rides et accélèrent le vieillissement cutané en libérant des radicaux libres. Plus grave encore, les UVA interviennent au cœur-même de l'ADN et des cellules. A l'origine de mutations génétiques, les UVA sont suspectées de provoquer des cancers et de bloquer les mécanismes de réparation de l'ADN.
Les UVA représentent un danger non négligeable sur les yeux, surtout chez les enfants. Chez l'adulte, ils atteignent le cristallin. Chez le nourisson et l'enfant jusqu'à 13 ans, les UVA franchissent le cristallin sans trop de résistance.
Pour les UVB, on retrouvera un tableau à peu près identique à celui des UVA. Hé oui, si l'on prête aux UVB des bénéfices pour notre santé, une trop grande exposition aux UBV provoquera également brûlures et vieillissement de la peau. Quelle différence alors avec les UVA ? Hé bien les UVB sont fourbes et leur dangerosité ne se démontre que sur le long terme. Bien que moins nombreux que les UVA, les UVB sont hautement cancérigènes et développent des cancers « à retardement ». C'est à dire qu'un coup de soleil de jeunesse peut, 20 ans plus tard, menacer votre vie et être à l'origine d'un mélanome.
D'après "Les effets connus des UV sur la santé" par l'Organisation Mondial de la Santé
L'indice UV mesure les risques que représente l'exposition solaire sur la santé. Il nous est généralement communiqué par le bulletin météo.
On dénombre 5 catégories :
1-2 : risque faible. Protégez vos yeux avec des lunettes de soleil.
3-5 : risque modéré. Pensez au chapeau en plus des lunettes de soleil. Portez des vêtements couvrants et appliquez une protection solaire (jusqu'à l'indice 30) si vous passez plus de 30 minutes dehors.
6-7 : risque élevé. Évitez de sortir entre 12h00 et 16h00. Passez à une protection plus forte (indice 30 à 50).
8-10 : risque très élevé. Gardez les mêmes précautions et appliquez une protection solaire SPF 50+ car votre peau risque de brûler rapidement.
11+ : risque extrême. Le risque de brûlure est très important. Restez à l'ombre. Si vous devez sortir, limitez au maximum l'exposition au soleil en vous couvrant (chapeau + vêtements + lunettes) et appliquez une protection SPF 50+.
Le corps possède son propre système de défense contre les UV. Il produit de la mélanine qui va absorber les UV et les bloquer au niveau des couches superficielles de la peau pour les empêcher de pénétrer et d'endommager les couches profondes. Les peaux mates et noires, riches en mélanine, craignent moins les dangers du rayonnement solaires mais ne sont pas totalement exclues du risque de brûlures et de cancer de la peau. Être bronzé(e) ne suffit donc pas à lutter efficacement contre les UV.
Pour lutter contre les radicaux libres responsables du vieillissement accéléré des cellules, le corps utilise également des nutriments antioxydants comme la vitamine C, la vitamine E et le bêta-carotène. Des préparateurs solaires vont pouvoir soutenir la production de ces nutriments . Il s'agit de compléments alimentaires que l'on consomme 2 à 3 mois avant une exposition solaire pour préparer la peau à subir les assauts des UV. Si ce type de cure donne un coup de pouce à l'organisme et renforce le pouvoir de protection des peaux très claires ou fragiles, il est imprudent de penser que les préparateurs solaires constituent une protection contre les dangers du soleil.
Le meilleur moyen de ne prendre aucun risque de brûler la peau est d'éviter l'exposition au soleil entre midi et 16h00. C'est dans cette tranche horaire que les rayons du soleil sont moins filtrés par la couche d'ozone et sont donc plus dangereux. Si vous devez sortir, protégez vos yeux avec des lunettes de soleil et votre peau avec des vêtements couvrants, amples et de couleur claire.
Pour les zones de votre corps exposées, appliquez une crème solaire. Pour choisir l'indice de protection idéal, vous devez prendre en compte plusieurs critères :
Votre carnation. Plus vous avez une peau claire, plus il faudra vous protéger.
Votre âge : on ne badine pas avec les enfants ! Un coup de soleil dans l'enfance peut être à l'origine d'un cancer à l'âge adulte. A partir de 30 ans, choisissez une protection plus élevée car vous risquez de voir apparaître de plus en plus de taches brunes à cause d'une moins bonne répartition de la mélanine. A partir de 50 ans, optez pour la protection la plus haute si vous ne voulez pas reprocher au soleil de vous faire vieillir plus vite.
L'endroit où vous vous situez. Au-dessus de votre tête : la couche d'ozone n'est pas régulière. Certaines zones sur Terre sont plus à risque. Sous vos pieds : méfiez-vous également de la réflexion, notamment si vous vous trouvez sur du sable ou sur de la neige.
L'heure à laquelle vous vous exposez. Entre midi et 16h00, les UV ont moins de distance à parcourir entre le soleil et la surface de la Terre. La couche d'ozone ne parvient pas aussi bien à filtrer le rayonnement et l'atteinte est donc plus importante. Lorsque le soleil est au zénith, restez à l'ombre !
Pour information, l'indice de protection, que l'on reconnaît au sigle SPF pour Signifiant Sun Protection Factor s'exprime en degrés de risque d'avoir un coup de soleil. C'est à dire qu'à exposition égale, une peau mettra 50 fois plus de temps avant de brûler avec une protection SPF 50 par rapport à une peau non protégée. Plus l'indice est élevé (50+), plus la protection sera efficace.
Date de mise à jour : mercredi 22 décembre 2021 par Alexandre Autrou