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Et si votre SII était en fait un SIBO ?

Le SIBO : la maladie des hyperballonnés

Le titre de cet article pourrait prêter à sourire, et on pourrait ajouter encore bien d'autres acronymes tristement tendance, comme SCI, MICI... autant de pathologies intestinales chroniques, qui il faut bien le dire gâchent le quotidien de pas mal d'entre vous.

Vous êtes déjà familiarisé avec le syndrome de l'intestin irritable (SII), aussi appelé syndrome du côlon irritable (SCI) ou colopathie fonctionnelle, et les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l'intestin) ? Et vous vous demandez ce qu'on a encore bien pu inventer avec le SIBO. Eh bien, une fois qu'on vous aura décrit ce phénomène, il y a de grandes chances pour que certains se reconnaissent et se rendent compte que ce qu'ils pensaient être une colopathie pourrait bien en fait être un SIBO !

Alors le SIBO ? 

C'est une histoire de pets. Mais pas une de celles qui déclenchent l'hilarité générale... non. Les pets constituent en fait le principal symptôme du SIBO. Gaz, flatulences, aérophagie, ballonnements, météorisme... ce que nous appelons pet, par n'importe quel autre nom sentirait aussi mauvais ! On a envie d'en rire, mais pouvons-nous imaginer un seul instant que cela puisse pousser quelqu'un à démissionner ? C'est pourtant ce qui est arrivé à Dora Moutot, atteinte de cette maladie intestinale chronique, et qui livre son récit dans A fleur de pet aux éditions Trédaniel.

Cette accumulation de gaz dans l'intestin est provoquée par une remontée dans l'intestin grêle de bactéries du côlon. Le Small Intestinal Bacterial Overgrowth (SIBO) dont on parle depuis le début consiste en une prolifération bactérienne de l'intestin grêle. En français, ça donne le nom de colonisation bactérienne chronique de l'intestin grêle (CBCG).

L'ensemble du processus digestif étant déséquilibré par cette délocalisation microbienne, les autres symptômes du SIBO peuvent inclure des éructations, des douleurs abdominales, de la constipation et de la diarrhée. Des symptômes qui rappellent ceux du SII, non ? Et, à long terme, il est possible de constater des nausées, une perte de poids inexpliquée, une hyper-perméabilité intestinale, ce qui peut à son tour provoquer une réaction immunitaire, et des intolérances alimentaires, au lactose bien sûr, mais à tous les aliments fermentescibles (les fameux FODMAP) qui favorisent la croissance des bactéries...

Le mécanisme de fermentation

Les bactéries du côlon qui n'ont très clairement rien à faire dans l'intestin grêle sont à l'origine de cette recrudescence de gaz. Elles entraînent en effet la fermentation trop précoce des aliments. Ils sont transformés en gaz et produisent l'énergie dont les bactéries ont besoin pour proliférer aux dépens de leur hôte, qui n'est autre que votre organisme ! Elles en profitent allègrement pour se sustenter alors que vous dépérissez...

En effet, les aliments ingérés sont mal digérés et leurs nutriments mal absorbés. Non seulement, cela entraîne des gaz mais aussi, plus grave, des carences nutritionnelles !

Accusés, levez-vous !

A l'origine de ce déséquilibre microbien, on constate plusieurs facteurs de risques :

  • des troubles de la motricité gastro-intestinale (cela inclut le complexe migrant moteur mis en cause par Dora Moutot) ;
  • l’utilisation à long terme d'inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ;
  • l'utilisation régulière d'antibiotiques (Dora Moutot mentionne aussi les antibiotiques contre ses cystites) ;
  • une précédente infection ayant causé un désordre du microbiote intestinal (Dora Moutot parle aussi de sa tourista) ;
  • le stress ;
  • d'autres pathologies comme l'insuffisance rénale, l'hypothyroïdie ou les MICI ;
  • etc. Force est de constater que toutes les causes ne sont pas encore établies !

Comment savoir si je souffre du SIBO

Encore beaucoup de médecins se trompent de diagnostic. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment surprenant, car ils se basent généralement sur la description des symptômes de leurs patients, et comme ce sont des symptômes non spécifiques et somme toute assez banals...

De plus, la plupart des troubles digestifs évoqués n'étant pas considérés comme bien méchants (on a bien dit "considérés" !), on s'entend souvent dire qu'il suffit de changer d'alimentation, de prendre des probiotiques, de se détendre et ça passera...

Si vous vous êtes reconnu à l'évocation des différents symptômes du SIBO et que vous cochez plusieurs cases, votre médecin peut tout de même vous aider à faire un diagnostic différentiel. Pour les tests, on repassera. Il en existe encore trop peu et la France est à la traîne... Nous avons d'un côté l'endoscopie, qu'il est peu probable qu'on vous prescrive tant elle est invasive (et sa préparation très peu agréable), et de l'autre un test de l'haleine qui ne se pratique pas partout... Ce dernier mesure les taux d'hydrogène et de méthane présents dans l'haleine et qui sont caractéristiques du SIBO.

Par ailleurs, quand bien même, le diagnostic serait posé, il y a de grandes chances pour que des antibiotiques vous soient prescrits. Or, leurs effets ne sont bien souvent pas durables.

Nos conseils

Huiles essentielles

Dans un premier temps, la médecine a recours aux antibiotiques. En mode aromathérapie, on a recours à des huiles essentielles. On pourrait citer les HE d’origan, de clou de girofle, de coriandre, de menthe poivrée, de cannelle, de carvi ou encore de thym.

Attention, on le dit souvent, mais il est important de respecter les précautions d'usage des huiles essentielles préconisées par les fabricants. Toujours les prendre sur un support neutre aux doses indiquées et pendant de courtes durées d'une quinzaine de jours environ.

Flore intestinale

Comme après chaque prise d'antibiotiques, qui perturbent le microbiote intestinal et entraînent une dysbiose, il est intéressant d'aider au réensemencement de la flore avec des ferments lactiques. Mais le recours aux souches microbiotiques ne doit se faire qu'après avoir assaini votre système digestif

Alimentation

Il faut éviter tout ce qui peut servir de nourriture aux bactéries. Les aliments prébiotiques sont donc à proscrire. Et comme il s'agit en fait des aliments fermentescibles qui vous font terriblement mal au ventre, la tâche ne devrait pas être trop difficile. Rappelons qu'ils incluent :

  • les monosaccharides, notamment présents dans le miel et les fruits...
  • les disaccharides, comme le lactose. Exit lait, yaourt, fromages...
  • les oligosaccharides présents dans les céréales, les légumineuses et certains légumes comme le poireau, l'ail, l'oignon...
  • et les polyols qu'on retrouve dans les fruits comme la pomme et la poire et les légumes comme le chou-fleur ou les champignons, mais aussi dans les bonbons et les chewing-gums. A ce sujet, on évitera au maximum les aliments transformés qui contiennent plein de glucides cachés.

Alcool

Vivez le Dry January toute l'année ! Ou tout du moins limitez votre consommation d'alcool pour ne pas aggraver l'irritation de la muqueuse intestinale.

Stress

Pour éviter le cercle vicieux, il est important d'apprendre à gérer le stress. Plantes, sophrologie, méditation et activité physique (dont l'autre intérêt est d'aider à la motricité gastro-intestinale !) sont autant de pistes qui peuvent vous aider à décélérer et vivre mieux.

La patience est de mise

Le manque de reconnaissance de cette maladie chronique de l'intestin, doublé de la honte ressentie à l'évocation des symptômes par le malade, n'aide pas à la prise en charge adaptée du SIBO. Il faut donc être à l'écoute de son corps et suivre ces quelques conseils simples. Enrayer cette pullulation bactérienne dans l'intestin grêle est un processus lent, complexe, pas toujours couronné de succès. Mais vous devriez au moins constater une amélioration des symptômes.

Date de mise à jour : vendredi 17 juin 2022 par Alexandre Autrou