PANIER

Votre panier est vide

Profitez vite de la livraison offerte* dès 45€

* France métropolitaine.

Grossesse : quels sont les risques des infections intimes ?

grossesse infections urinaires mycoses

Quand les hormones jouent les trouble-fêtes

La grossesse est une période durant laquelle surviennent de nombreux chamboulements anatomiques et physiologiques sous l'influence des changements hormonaux. C'est un organisme dans son ensemble, un corps tout entier qui se mue pour s'adapter, accompagner et permettre l'évolution d'un embryon en un nouveau-né. La gestation est d'une telle complexité qu'aucune machine, encore, n'est capable d'en imiter le fonctionnement. Si la nature fait bien les choses et nous fascine par ses prouesses, toutes les femmes ne vivent pas leur grossesse dans la joie, la bonne humeur et l'émerveillement de devenir mère. Certaines modifications du corps sont malheureusement accompagnées de désagréments qui ne sont pas toujours faciles à vivre. Si masque de grossesse, prise de poids et nausées sont largement exploités dans les médias et livres, il existe d'autres petits ennuis moins visibles mais tout aussi fâcheux. Dans la sphère uro-génitale, c'est le risque d'infections urinaires et de mycose vaginale qu'une femme enceinte doit craindre. Hé oui, ce n'est parce qu'elles disparaissent de votre vue sous votre gros ventre durant quelques mois que vous devez oublier... vos parties intimes ! Pourquoi les risques d'infections augmentent-ils durant la grossesse ? Comment les prévenir ? Voici quelques éléments de réponse :

Infection urinaire : pourquoi être enceinte vous expose plus à ce risque ?

D'abord, il faut savoir que toutes les femmes ne sont pas égales face au risque d'infection urinaire pendant la grossesse. Les femmes sujettes aux cystites, en dehors de la grossesse, auront plus de risque d'en développer une lorsqu’elles seront enceintes. Les femmes souffrant de diabète non contrôlé ou de drépanocytose devront également être particulièrement vigilantes et suivre les recommandations habituelles pour prévenir la cystite. Et même si vous n'aviez jamais rencontré ce genre de problème auparavant, redoublez de vigilance pendant la grossesse. En effet, chez la femme enceinte, la vessie est moins tonique et se vide moins efficacement. L'urine non évacuée peut favoriser la survenue d'une infection car elle laisse le temps aux bactéries de s'y développer.

Les principes de précaution pour éviter les cystites

Outre une bonne hydratation et l'éviction du café et des épices (qui ont tendance à irriter la vessie), de bonnes habitudes d'hygiène peuvent également éloigner le risque d'infection urinaire.

  • Tout au long de votre grossesse, préférez le port de sous-vêtements en coton.

  • Vidangez régulièrement votre vessie : la stagnation d'urine dans la vessie, même en petite quantité, peut provoquer une prolifération bactérienne.

Vous devrez également veiller à la bonne santé et à l'hygiène de votre intimé. La proximité de l'urètre avec le vagin et l'anus peut poser problème si des précautions ne sont pas prises :

  • Lors des rapports sexuels, les bactéries normalement présentes dans le vagin peuvent migrer vers l'urètre. Chez la femme, l'urètre est plus court que chez l'homme et les bactéries peuvent rapidement atteindre la vessie. C'est pourquoi il est important d'uriner après chaque rapport, pour évacuer ces bactéries.

  • Lorsque vous allez aux toilettes, pensez à toujours vous essuyer de l'avant vers l'arrière afin de ne pas déplacer les bactéries présentes sur l'anus ou dans vos selles vers l'urètre et le vagin.

  • Enfin, et bien entendu, privilégiez des gels lavants doux ou adaptés pour l'hygiène quotidienne de votre vulve car ce n'est pas le moment d'agresser une zone particulièrement fragile durant ces 9 mois.

Une infection urinaire est-elle dangereuse pour le fœtus ?

La survenue d'une cystite au cours de la grossesse doit vous alarmer mais elle ne doit pas vous inquiéter si elle est prise en charge à temps. Si vous ressentez des envies fréquentes d'uriner mais que vous n'évacuez que peu d'urine, si la miction est douloureuse, que vous avez une sensation de brûlure, si vos urines sont troubles ou rosées (présence de sang), si vous avez de la fièvre : contactez rapidement votre médecin. Il vous prescrira des analyses à effectuer en laboratoire ainsi qu'un traitement antibiotique. Une infection urinaire non traitée peut migrer vers les reins et provoquer une pyélonéphrite. Toute complication peut alors se répercuter sur le fœtus : accouchement prématuré, retard de croissance, fœtus infecté lui-même. Pour votre santé et celle de votre bébé, agissez rapidement dès les premiers symptômes évoquant une cystite.

Mycoses : la femme enceinte plus exposée ?

Le vagin change sous l'influence des hormones de grossesse

Les modifications hormonales et l'augmentation du débit sanguin dues à la grossesse vont modifier l'aspect du vagin.

On constate alors :

  • une congestion de la vulve pouvant provoquer des varices vulvaires,

  • un épaississement de la muqueuse vaginale,

  • une sécrétion plus importante de glaire cervicale,

  • un pH vaginal plus acide, provoquant des changements au niveau de la flore vaginale,

  • un ramollissement du col de l'utérus en fin de grossesse.

Grossesse et pertes blanches : quand faut-il s'inquiéter ?

Durant la grossesse, on constate souvent une augmentation des sécrétions vaginales. Ce phénomène est normal et indique que le corps s'adapte à son nouvel état.

Les cellules du col de l'utérus sécrètent la glaire cervicale. La glaire cervical change d'aspect selon la période du cycle. Épaisse et visqueuse durant les épisodes d'infécondité, elle devient plus abondante, plus liquide, plus « élastique » et plus alcaline durant la période d'ovulation pour permettre le passage des spermatozoïdes dans l'utérus.

Pendant la grossesse, la glaire cervicale s'épaissit et devient collante. Elle forme un rempart protecteur pour le fœtus : le bouchon muqueux. Il s'agit d'une barrière naturelle contre les germes et les bactéries. La sécrétion de glaire cervicale est aussi plus importante. Elle se mêle aux cellules superficielles des parois vaginales, dont le renouvellement est plus fréquent sous l'effet de l'afflux sanguin.

En revanche, si les sécrétions vaginales prennent un aspect inhabituel, en devenant plus blanches, plus épaisses, plus crémeuses et odorantes, cela peut être le signe d'une mycose vaginale. Si ces pertes sont accompagnées de démangeaisons, il n'y a plus beaucoup de place au doute.

Pourquoi les infections vaginales sont fréquentes chez la femme enceinte ?

Les cellules de l'exocol utérin métabolisent le glycogène. Le glycogène représente la source d'énergie dont se nourrissent les bonne bactéries qui composent la flore vaginale. Ces bactéries produisent alors l'acide lactique qui permet le maintien d'un pH normal dans le vagin. Chez la femme enceinte, le glycogène est produit en plus grande quantité et devient responsable du déséquilibre de la flore vaginale. Le Candida Albicans, un champignon microscopique naturellement présent dans les muqueuses chez tout être humain, va alors tirer avantage de ce déséquilibre pour proliférer.

Comment se débarrasser d'une mycose vaginale quand on est enceinte ?

Si vous pensez souffrir d'une candidose, parlez-en à votre médecin ou à votre gynécologue. Il saura vous prescrire le meilleur traitement pour vous soulager rapidement. Dans tous les cas, évitez l'automédication, surtout au cours du premier trimestre. Généralement, votre médecin vous prescrira une crème gynécologique en application locale pour soulager les démangeaisons et irritations. Il existe également des capsules vaginales probiotiques que l'on insère dans le vagin et qui libèrent des souches sélectionnées pour restaurer une flore vaginale saine et rééquilibrée. L'apport de bonnes bactéries localement peut freiner et prévenir la prolifération de Candida Albicans.

Le fœtus peut-il contracter la mycose vaginale ?

Il n'y a aucun risque pour le fœtus en cas de candidose chez la femme enceinte. Éventuellement, si la mycose est encore présente au moment de l'accouchement, le bébé peut être atteint lors de son passage dans le vagin. La candidose chez le nourrisson est visible dans la bouche : on parle alors de muguet du nourrisson. Si vous observez des taches blanches sur la langue, l'intérieur des joue, le palais et les gencives du bébé ; s'il pleure à la tété : il souffre probablement d'une candidose et devra être vu par son pédiatre assez rapidement pour éviter la prolifération. Car le bébé atteint pourra à son tour contaminer les tétons de sa mère au cours de l'allaitement. Un retour à l'envoyeur qui peut être interrompu et évité avec les précautions transmises par votre médecin.

Les infections uro-génitales : un passage obligatoire pour la femme enceinte ?

Si le risque de contracter une infection urinaire ou vaginale est plus important durant la grossesse, il n'en est pas pour autant systématique, donc pas de panique ! Vous pouvez vivre votre grossesse sans ressentir la moindre gêne intime si vous prenez toutes les précautions en amont. Retenez que le port de sous-vêtements en coton est à privilégier : ils offrent à votre intimité un milieu sain et aéré, qui évite l'effet de macération (que les sous-vêtements synthétiques, en revanche, favorisent). Soignez votre toilette intime. La grossesse ne demande pas de soins particuliers mais les petites erreurs d'hygiène sur un organisme plus fragile et moins stable peuvent avoir des répercussions qui ne se produiraient pas en dehors d'une grossesse. Surtout, il est important de toujours bien vous hydrater et de bien vidanger votre vessie. Vous n'aurez d'ailleurs pas de difficulté à vous rendre régulièrement aux toilettes, la vessie subissant la pression d'un utérus qui prend de plus en plus de place ! Mais l'important est de vider correctement votre vessie pour ne pas laisser l'urine stagner trop longtemps. Enfin, ménagez-vous et reposez-vous. Le stress et la fatigue sont des facteurs à risque alors restez zen et pas d'inquiétude : ces petits désagréments de grossesse sont sans danger pour le bébé et le médecin qui vous suit saura vous soulager dès l'apparition des premiers symptômes.

Date de mise à jour : vendredi 17 juin 2022 par Alexandre Autrou