L'Ayurveda s'intéresse avant tout au terrain, c’est-à-dire davantage au malade qu'à la maladie. Chacun d'entre nous est en équilibre instable et nous évoluons à tout instant, selon notre âge, notre psychisme, notre environnement, notre entourage ou notre situation professionnelle. Le médecin ayurvedique cherche avant tout à nous connaître dans notre intimité la plus profonde. Pour lui, chaque individu est une énigme qu’il doit résoudre afin de rétablir, puis de maintenir, l’équilibre indispensable à notre santé physique et morale. Nous sommes ici dans une logique de médecine de la personne, l’inverse de la médecine de masse qui a été privilégiée en Occident depuis le XVIIIe siècle. C’est en cela que l'Ayurveda, cette médecine qui existe depuis plus de 5000 ans, est une discipline étonnamment moderne.
L'ayurvéda ou la médecine traditionnelle ayurvédique a un rapport aux plantes bien particulier. Considérées comme l'âme de la terre, elles sont définies, au même titre que l'humain, par l'une des 3 doshas : vāta (espace & air), pitta (feu & eau) et kapha (eau & terre). Un traitement ayurvédique, ou rasayana, doit donc répondre à votre constitution ayurvédique, car le but ultime est l'équilibre de ces 3 énergies ou humeurs. Selon le principe de l'ayurveda, tout ne doit être qu'une question d'harmonie.
Voici un petit tour d'horizon des principales plantes de l'ayurveda et de leur influence sur les doshas dont le déséquilibre est considéré comme la source de nos maladies.
L'andrographis paniculata ou chirette verte chez nous est originaire d'Inde. Pas étonnant qu'on la retrouve dans la pharmacopée indienne. C'est la plante utilisée l'hiver pour se prémunir contre les refroidissements. Il apaise pitta et kapha et peut augmenter vata.
C'est certainement la plante la plus utilisée en phytotéraphie européenne. Originaire d'Inde, le boswellia serrata est devenu un incontournable des compléments articulaires. En ayurveda, il apaise pitta et son feu (et donc les infllammations) et kapha.
Aussi appelée hydrocotyle ou herbe du tigre, la centella asiatica apaise pitta tout en rééquilibrant les 3 doshas. On l'utilise pour stimuler les facultés intellectuelles et juguler le stress : c'est la plante idéale pour les examens.
Le coleus forskohlii est utilisé en ayurvéda comme brûleur de graisses. Il calme pitta et kapha et équilibre vata.
En médecine traditionnelle, le garcinia cambogia, ou tamarin de Malabar, est l'allié des amateurs de sucre soucieux de leur glycémie. On dit qu'il équilibre kapha et vata. C'est la plante idéale pour ceux dont la dosha est pitta.
Le griffonia simplicifolia favorise l’équilibre cérébral. En médecine ayurvédique, on l'utilise en cas de perte de moral, de troubles du sommeil, de troubles compulsifs... Il est particulièrement riche en 5-HTP, un neurotransmetteur qui intervient dans la synthèse de la sérotonine, l'hormone du bonheur. Il calme vata.
Au-delà du nom amusant, le guggul n'est pas à prendre à la légère. Il est d'ailleurs largement utilisé en Inde en cas d'hyperlipidémie pour réduire le taux de mauvais cholestérol et les triglycérides. Il permet d'endiguer les déséquilibres de vata et de kapha sans augmenter pitta.
Un peu à la manière du garcinia, le gymnema est intéressant pour ceux qui ont des pulsions sucrées, car il modifie le goût du sucre. Il apaise kapha tout en étant neutre pour pitta et vata.
L'haridra n'est autre que le curcuma ! Autant utilisée en cuisine qu'en médecine indienne comme antioxydant et anti-inflammatoire, elle augmente les 3 doshas, mais a une action rééquilibrante sur kapha.
Le mucuna, ou pois mascate, est la plante de l'équilibre nerveux. On l'utilise en ayurvéda en cas de dépression passagère. Il équilibre les 3 doshas et particulièrement vata.
Originaire d'Inde, le neem, ou margousier, est utilisé en ayurveda en cas d'hyperglycémie et aussi pour perdre du poids. Il rééquilibre kapha et pitta, mais peut augmenter vata. Il est aussi utilisé comme anti-parasitaire pour les animaux et en soin cosmétique pour purifier la peau.
L'asparagus racemosus est la plante indienne pour les femmes. Elle leur apporte du bien-être tout au long de leur vie de jeune femme, de mère et de grand-mère... Elle est particulièrement utilisée pendant la ménopause. Le shatavari équilibre pita et vata. Si vous en prenez trop, il augmente kapha.
Le tribulus terrestris est le pendant masculin du shatavari, mais peut aussi être pris par des femmes. Dans la pharmacopée indienne, il sert à stimuler les capacités sexuelles et le désir. Il booste aussi la production de testostérone. Il stimule et équilibre les 3 doshas.
C'est en fait un mélange de 3 fruits : l'amalaki, le bibhitaki et l'haritaki. Il est utilisé pour le bon fonctionnement de l'intestin et du transit, mais aussi pour détoxifier l'organisme et perdre du poids. Il régule les 3 doshas.
C'est le basilic sacré, ocimum tenuiflorum. Cette plante adaptogène est utilisée en cas de dépression, de stress important, et aussi pour apaiser le corps et l’esprit. Il apaise les 3 doshas.