Vous avez décidé de sauter le pas et de vous lancer comme apprenti sorcier en aromathérapie ? Bienvenue dans le monde du fait maison version huiles essentielles. Bientôt, votre plan de travail foisonnera de fioles en verre brun, de pipettes, de flacons compte-goutte d'huiles essentielles unitaires, mais aussi d'huiles végétales... et vous vous voyez déjà jongleant entre les différentes huiles à la façon de Tom Cruise dans Cocktail...
Un peu facile, cette vision des mélanges d'huiles essentielles maison que peut avoir le novice est bien éloigné de la vérité. L'initié, lui, sait que les huiles essentielles ne se manient pas n'importe comment et qu'il convient de respecter certaines règles de base pour réussir son "do it yourself" (DIY) aromatique en toute sécurité.
Sans compter que les huiles essentielles n'ont pas toutes le même mode d'application... On vous aide ici à le déterminer en fonction des molécules aromatiques spécifiques qui les composent et de vos besoins. Puis en fonction de ces 2 éléments, on se penche sur le dosage et la dilution à respecter et du matériel dont vous aurez besoin.
En suivant ces quelques conseils et, en définitive en apprenant à mieux connaître les huiles essentielles, vous pourrez créer vos propres soins aux huiles essentielles en un rien de temps et surtout sans risquer de vous faire plus de mal que de bien.
Pour réaliser soi-même des mélanges personnalisés d'huiles essentielles (HE), il faut tout d'abord connaître leurs constituants biochimiques. Pour ce faire, il suffit généralement de lire l'étiquette.
Une huile se compose d'un très grand nombre de molécules aromatiques volatiles. En fonction des plantes, certaines sont majoritaires, ce qui permet un classement dans de grandes familles biochimiques. Mais il faut savoir que, suivant la partie distillée, le lieu de culture et la saison de la récolte, une même plante ne se compose pas des mêmes molécules.
Donc au-delà de vérifier le nom latin de la plante et son espèce, regardez les spécificités biochimiques indiquées sur l'emballage. Elles figurent toujours sur les flacons des huiles essentielles de qualité, c'est-à-dire celles dont on connaît exactement la teneur. Il s'agit des huiles essentielles botaniquement et biochimiquement définies ou HEBBD.
Non seulement c'est ce qui vous permet de savoir si elle est adaptée à votre besoin, mais c'est aussi la seule garantie que vous avez pour évaluer sa toxicité et ainsi la manier sans danger.
Comment savoir quel est le meilleur mode d'application d'une HE ? La plupart du temps, il est indiqué sur le flacon. Pratique, ce renseignement peut laisser perplexe lorsqu'on commence à mélanger plusieurs huiles... Et est-il le plus adapté à vos besoins ?
On s'en doutait, l'application cutanée est la meilleure pour traiter les problèmes de peau. Mais pas que. On la surnomme aussi la "voie royale de l'aromathérapie", car c'est celle qui à le meilleur et le plus rapide taux de pénétration. On l'utilise aussi pour agir sur le système nerveux ou le système digestif. C'est aussi un des modes d'utilisation les plus sûrs, à condition de suivre une règle simple : toujours diluer l'HE dans une huile végétale.
Sachez d'ailleurs que très peu d'huiles essentielles s'appliquent pures sur la peau. On peut noter que l'arbre à thé, la lavande aspic, la lavande fine, le cèdre de l'Atlas et le géranium rosat peuvent s'employer sans support et sans dilution, mais pour des actions spécifiques. Le plus souvent, il convient de les diluer.
Si vous souhaitez vous en servir en massage, en masque ou en cataplasme, une dilution dans une huile 100% végétale (ou plusieurs) est nécessaire. Mais on peut aussi imaginer une dilution dans du gel d'aloe vera ou directement dans un shampooing...
Pour vous en servir dans le bain, prévoyez une base neutre ou ajoutez quelques gouttes à votre bain moussant, car les huiles essentielles ne sont pas hydrosolubles. En verser quelques gouttes directement dans l'eau reviendrait à vous faire une inhalation géante et pire... pourrait provoquer des irritations cutanées !
Si vous optez pour une application cutanée, nous vous conseillons de faire un petit test préalable dans le pli du coude pendant 24 heures pour être sûr que vous ne déclencherez aucune réaction. Certaines sont dermocaustiques (le basilic tropical, les cannelles, les gaulthéries, les romarins...), d'autres sont photosensibilisantes, surtout celles contenant des coumarines. La prudence est donc de mise.
La voie olfactive inclut aussi bien les inhalations que la diffusion dans l'air ambiant à l'aide d'un diffuseur ultrasonique ou d'une petite coupelle d'eau placée sur un radiateur.
L'inhalation est la plus appropriée pour cibler les problèmes d'humeur, de comportement et les problèmes respiratoires. La diffusion atmosphérique convient en plus pour désodoriser ou assainir l'environnement.
Notez que certaines HE sont contre-indiquées en diffusion, comme le cannelier de Ceylan, le thym vulgaire à thymol, la gaulthérie, la sauge officinale, etc.
Pour les inhalations sèches, il est possible d'utiliser les huiles essentielles pures en versant quelques gouttes sur un mouchoir ou sur un oreiller. Ultra pratiques, des inhalateurs vides existent désormais et peuvent se recharger plusieurs fois.
La possibilité de prendre une huile essentielle comme complément alimentaire doit clairement être stipulée sur l'emballage et porter la mention "complément alimentaire" ou "usage interne".
Partez du principe qu'aucune huile essentielle ne doit être ingérée pure sans support. Vous devez toujours la diluer dans un peu de miel, sur un sucre ou un support comme un bout de pain ou un yaourt. Des cachets neutres existent aussi !
Et pour un peu de fantaisie ou pour réhausser des boissons ou des plats, sachez que vous pouvez utiliser certaines huiles essentielles pour cuisiner. On pense immédiatement à la vanille, mais il y a la lavande fine, le basilic, le thym, la menthe poivrée et bien d'autres encore.
N'oubliez pas de vérifier les interactions possibles avec les médicaments avant d'utiliser une huile essentielle.
Pour en savoir plus, retrouvez notre article complet sur les méthodes d'administration des HE.
Encore une fois, l'indication est sûrement sur la boîte des HE unitaires. Mais comment faire en cas de mélanges faits maison ?
Globalement, la posologie par voie orale à respecter est de 1 à 2 gouttes par prise 3 à 4 fois par jour sans jamais dépasser 8 gouttes par jour. Et surtout, si vos mélanges ne sont pas prédilués, veillez toujours à les déposer sur un support neutre (l'eau n'en est pas un). La cure doit aussi être de courte durée (pas plus d'une semaine).
Pour la diffusion atmosphérique, une dizaine de gouttes suffisent. Veillez à ne pas diffuser en continu (20 minutes à 1 heure) en tenant compte de la grandeur de la pièce et de sa ventilation.
Pranarôm, précurseur en matière de DIY aux huiles essentielles, propose les dilutions suivantes pour la voie topique :
On vous conseille vivement de ne pas dépasser les 20% sans consulter d'aromathérapeute.
1 ml d'huile essentielle = 30 à 35 gouttes (selon son épaisseur)
1 ml d'huile végétale = 25 gouttes
1 cuillère à café = 5 ml (soit entre 150 et 175 gouttes d'HE)
1 cuillère à soupe = 15 ml
Toutes les cuillères n'ont pas la même contenance, alors respectez aussi les proportions.
Il vous reste à trouver la bonne huile végétale capable d'agir en synergie avec votre HE.
Que vous souhaitiez réaliser des soins cosmétiques aux huiles essentielles ou un mélange pour roll-on, il est important de choisir le bon récipient pour votre synergie.
Les huiles essentielles étant très volatiles, le flacon doit être étanche et muni d'un bouchon. Oubliez le plastique qui dénaturerait les huiles essentielles et privilégiez le verre, un matériau neutre, et les billes en métal pour les rollers. De préférence, les flacons doivent être opaques pour préserver votre mélange des UV et les huiles végétales de l'oxydation.
Pour la conservation, prévoyez un endroit frais et sombre. Un mélange d'huiles essentielles peut se conserver jusqu'à 1 an, mais s'il contient des huiles végétales, n'allez pas au-delà de 6 mois, car elles ont tendance à tourner.
Il est privilégié pour réaliser les mélanges d'huiles essentielles non diluées. Vous pouvez ensuite doser précisément votre mélange et l'intégrer facilement à d'autres préparations.
Son utilisation correspond davantage aux huiles essentielles épaisses ou aux mélanges huileux. La pipette en verre permet un dosage précis.
Il est parfaitement adapté pour réaliser des huiles de massage ou des soins cosmétiques à base d'huiles végétales ou de gel d'aloe vera. Il peut aussi vous servir pour réaliser votre propre gel hydroalcoolique, à condition d'y ajouter de l'alcool à 70°.
Il se prête particulièrement bien aux mélanges pour voie cutanée. Avec sa bille en métal, le roll-on, ou roller, dispense votre synergie directement sur la peau, sur les points de tension (à l’intérieur des poignets, au niveau des tempes...), sans en mettre partout. Les mélanges pour roll-on peuvent associer les HE à des huiles végétales mais aussi à des hydrolats.
Le stick est destiné aux mélanges à utiliser par voie olfactive. Avec le stick, vous n'utilisez que des HE non diluées.
Il est idéal pour faire vos propres lotions assainissantes et même vos sprays désinfectants !
Vous n'êtes toujours pas sûr d'avoir toutes les cartes en main pour réaliser vos propres mélanges d'HE ? Rassurez-vous, il existe des livres de recettes, un peu comme en cuisine. On en trouve aussi sur Internet. Pratiques, les recettes vous permettent de vous lancer dans le faites-le vous-même en toute sécurité et sans vous prendre la tête. Cela peut être une bouée rassurante dans le grand bain des huiles essentielles.
Versez les gouttes d’huiles essentielles en commençant toujours par la plus petite quantité. Inclinez votre flacon à 45° pour pouvoir compter le nombre de gouttes facilement. Remplissez le flacon d’huile végétale jusqu’au rétrécissement du flacon.
Appliquez sur les tempes et le front, 3 à 4 fois par jour, selon le besoin.